jeudi 5 janvier 2017

Comment les animaux (de compagnie) vivent-ils la mort ?


J’ai écouté de nombreux chats et chiens qui vivaient leurs derniers mois, semaines ou jours. La mort de nos compagnons nous attriste toujours et nous interroge quant à leur ressenti et leur vécu. Voici un très bref retour pour vous permettre de comprendre leur état d’esprit.

La mort, un passage apaisé
De leur point de vue, la mort fait partie intégrante de la vie. Elle est une étape aussi nécessaire que celle de la naissance. La mort leur permettra de rejoindre leur groupe d’âmes dans l’au-delà. Ils assument ce passage et quittent, s’ils en sont décidés, leur environnement terrestre sans rancœur, ni rancune, ni regret[1]. S’ils ont connu des insatisfactions dans leur vie, ils ne s’en encombrent pas le cœur et s’en délestent aisément avant de rejoindre l’énergie cosmique. Il m’est arrivé une fois d’être interpellée par un chat en phase de décès. Il m’a raconté ses difficultés rencontrées auprès des hommes. Ce chat avait clairement besoin d’être entendu pour partir, libéré de ses souffrances. Hormis ce cas, aucun des animaux entendus au seuil de sa mort n’avait de rancoeur vis-à-vis de son adoptant. Les animaux pardonnent et lorsqu'ils sont au ciel, ils préfèrent oublier les liens terrestres.

La gestion de ce passage
Les animaux ont la pré-science, plus ou moins claire, de leur mort. Selon les situations, certains savent reporter la mort ou la précipiter. Leurs compagnons humains en sont les témoins. D’autres font comme si de rien n'était : ils se savent malades mais ne veulent pas l'admettre.
Récemment, Sheshepop et Domino, deux chats malades dont les adoptants étaient temporairement absents, m’ont transmis peu ou prou un message identique : "Mon adoptant peut rester là où il est. Ça va, je tiens le coup". Bien que se sachant malades, ils ont refusé de réclamer le retour de leur adoptant. Sheshepop a attendu le retour de son adoptante pour décéder mais pas Domino.

Le lien avec leur adoptant
Chacun avait ses raisons personnelles pour refuser un retour précipité de son adoptant. Il y a bien sûr la négation de la mort mais il y a aussi chez certains le besoin d’une prise de distance. Certains animaux écoutés (ce qui n’était pas le cas de Sheshepop et Domino) ont signalé que leur adoptant était trop fusionnel avec eux et ont rappelé qu’un humain doit vivre avec un humain. Certains humains négligent (consciemment ou non) leurs relations sociales pour se consacrer à cet être aimant et sans jugement. Lorsqu’un animal « sur-investi » décède loin de son adoptant, il peut vouloir montrer la voie à suivre : « Vis ta vie d’être humain ! ». Chats, tortues, chiens me rappellent souvent qu’au-delà de l’amour qui les lie à leur adoptant, les chats sont des chats ; les humains sont des humains etc. et qu’en cela, chacun doit avoir des relations avec les membres de son espèce. Le décès de l’animal peut être un signal.

La mort est une étape vécue individuellement par chacun de nos compagnons. Néanmoins, ils n’en ont pas peur et acceptent sans broncher les difficultés liés à ce passage. Il arrive plus souvent qu’on ne l’imagine que la mort de ce compagnon ait lieu dans des circonstances soudaines et particulières. C’est peut-être qu’ils l’ont choisi ainsi. 

 Être confrontée aux décès des animaux de compagnie m’amène à procurer mon soutien aux adoptants naturellement endeuillés. Je vous ferai part dans mon prochain post de quelques réflexions qui vous permettront de vivre plus sereinement la disparition de votre compagnon.



[1] Ceci ne vaut pas autorisation pour maltraitance, cela va sans dire. Frapper son animal « parce qu’il [m’] énerve » (si si je l’ai entendu !) est aussi de la maltraitance.

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